Yorkín

Publié le par JULIEN M

La région de Talamanca, dont fait partie Puerto Viejo, où je vis, est la region avec la plus grande diversité ethnique au Costa Rica. La population est composée des tribus BríBrí et Cabecares natives de la région, des Afro-Caribéens venus de Jamaïque, des métisses et des autres résidents de 40 nationalités différentes (répartis surtout sur la côte). Atec propose de vivre une experience culturelle au sein de certains villages indigènes comme Yorkín où vit une tribu BríBrí. Cette communauté accueille des touristes depuis une dizaine d’année et a commencé cette activité avec Atec, étant ainsi pionniers dans ce genre de tourisme dans la région.

 

Cela a été possible grâce à une association nommée « Estibrawpa » créee à l’initiative de quelques femmes du village il y a 18 ans. En effet, les femmes de la communauté en ont eu assez de voir les hommes déserter le village pour aller travailler dans les bananeraies de la région de Limón et revenir pour mourir au village à 50 ans à cause des pesticides, où encore de voir la culture BríBrí abandonnée par les nouvelles générations. Ces femmes ont donc fondé cette association avec 3 buts principaux :

  • Protéger l’environnement  en respectant les bois qui entourent le village 

  • Améliorer l’activité économique de la communauté en cultivant le café et la banane (organiques bien sûr) pour le commerce, ainsi que de nombreux autres fruits et légumes pour leur consommation.  
  •  Promouvoir la culture BríBrí, en l’enseignant à l’école et en la transmettant de générations en générations grâce aux anciens du village.

 

 

Cette association a connu des moments difficiles car les femmes ont subi des pressions de la part de la population assez macho de l’époque, mais les efforts fournis ont porté leurs fruits car aujourd’hui l’association « Estibrawpa » est un modèle de développement pour les villages voisins et même lointains (Bernarda, la fondatrice de l’association, est allée présenter le modèle de fonctionnement de son village dans de nombreux pays comme au Venezuela, au Mexique et même en Italie).

Le village de Yorkín compte 200 habitants, dont 41 faisant partie de l’association, avec une légère majorité d’hommes désormais, et 8 femmes au sein du conseil d’administration. Nous ne parlons pas de communisme mais une vraie solidarité existe entre les membres de la communauté. Le troc est un moyen d’échange courant, et tout le monde à un travail (celui qui cuisine bien sera cuisinier pour les touristes, le couvreur travaille pour tout le village, et ainsi de suite).

J’ai eu l’opportunité de me rendre à Yorkín et d’y rester 2 jours pour ensuite améliorer la promotion de ce tour, et aussi accompagner 2 touristes français qui maitrisaient moyennement l’Espagnol.

Laissez-moi vous conter mon expérience au sein de la communauté de Yorkín.

Yorkín est situé dans la réserve Bríbrí de Talamanca et n’est accessible que par bateau. Depuis Puerto Viejo, il faut prendre un bus jusqu’à Bríbrí (début de la réserve), puis un autre jusqu’à Bambú et traverser 3 rivières sur le chemin! Nous sommes ainsi arrivés au bord de la rivière Yorkín où nous attendait César, notre capitaine de pirogue pour une heure de trajet avec quelques rapides et une pluie incessante.

Nous arrivons au village, César s’en va ranger le moteur de la pirogue et nous laisse à l’abri devant l’école. Un peu désorientés, nous entrons dans le village au bout d’un moment, vu que personne ne venait à notre rencontre. Nous retrouvons César et il nous dit qu’il attendait que cesse la pluie pour venir nous chercher (il n’a pas arrêté de pleuvoir de la journée!). Ensuite nous sommes allés manger le plat préféré de mes compatriotes Rémy et Matthieu : Riz et haricots. Après un bon café, c’est encore l’attente… On comprend vite qu’il n’y a pas de planning fixe avec enchainement d’activités de consommation. En fait nous avons fait connaissance avec les personnes présentes et tous se proposèrent pour nous faire découvrir quelque chose. Ainsi le programme de la journée s’est fait à notre bon vouloir. Nous avons appris comment ils fabriquent leurs maisons et surtout les toits, et nous avons essayé aussi de le faire. Nous avons fabriqué du chocolat à partir du cacao du village, et la fabrication a été suivie d’une bonne dégustation! Nous avons essayé les arcs des pêcheurs, visité le village et les potagers, et fait une promenade jusqu’au nouveau pont suspendu (l’ancien a été emporté par la rivière en 2008). Le soir, Bernarda nous a raconté l’histoire d’ «Estibrawpa» puis nous sommes partis à la recherche des grenouilles aux yeux rouges.

Le lendemain matin, César nous a emmené au Panamá, c'est-à-dire de l’autre côté de la rivière pour aller se baigner dans une cascade magnifique au milieu de la jungle. La randonnée fut inoubliable au milieu des bananiers, sur une corniche inquiétante, et à traverser plusieurs fois la rivière avec de l’eau jusqu’au cou! Mais l’endroit en valait vraiment la peine.

Puis après quelques haricots avec du riz et une partie de football avec les jeunes en attendant notre capitaine qui arrive bientôt avec son moteur sur l’épaule, c’est le moment de dire au revoir la tête remplie de souvenirs.

yorkin.jpg

 

yorkin-english.jpg

Publié dans stage ATEC

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
<br /> Salut Mateo, les photos de yorkín sont arrivées, que disfrutes!!<br /> Un abrazo<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> t'avais pas pris de photos?<br /> <br /> <br />
Répondre